Votre enfant pleure et se met dans tous ses états quand vous vous séparez de lui ? S’il n’a pas encore 3/4 ans, il s’agit probablement de la fameuse angoisse de séparation (ou anxiété de séparation). Mais rassurez-vous ! Cette manifestation anxieuse est une étape normale du développement des jeunes enfants, et disparaît d’elle-même avec le temps – contrairement au trouble d’anxiété de la séparation, qui peut nécessiter un suivi médical.
À quel âge survient l’angoisse de séparation chez le bébé ? Quels en sont les causes et les symptômes ? Comment calmer votre enfant quand l’angoisse se manifeste ? Babybio vous aide à mieux comprendre et gérer ce phénomène.
Quand on est jeune parent, on peut se sentir désarmé ou troublé face aux réactions excessives de son bébé lors d’une séparation. Il est pourtant important de relativiser et de ne pas céder soi-même à l’anxiété : l’angoisse de séparation est une étape normale de son développement. C’est d’ailleurs l’une des manifestations anxieuses les plus courantes chez les nourrissons et les jeunes enfants.
L’angoisse de séparation débute quand l’enfant commence à savoir qu’il est une personne distincte de ses parents, mais qu’il n’arrive pas encore à comprendre ce qu’on appelle la permanence de l’objet – soit l’idée qu’une personne ou un objet continue d’exister quand on ne le voit plus (ou ne l’entend plus). Quand le nourrisson n’aperçoit plus ses parents dans son champ de vision, il pense donc qu’il ne les reverra plus, et s’imagine que leur départ est définitif. En ce sens, l’angoisse de séparation est directement liée à la peur de l’abandon. Malgré cela, vous ne devez pas renoncer à vous séparer de votre enfant par moment : réussir à gérer la peur et l’anxiété ressenties face à une séparation contribue au bon développement de l’enfant, et l’aidera à se détacher peu à peu de ses parents pour devenir une personne à part entière.
L’angoisse de séparation survient dès que le jeune enfant est séparé physiquement de ses principales figures d’attachement (les personnes qui s’occupent de lui, le nourrissent et le soignent au quotidien) ; elle peut se déclencher au départ du papa et de la maman, ou seulement de l’un des parents.
Généralement, l’angoisse se manifeste quand vous laissez votre enfant à la crèche, ou que vous le faites garder par une tierce personne (y compris si vous le confiez à des membres de la famille ou à une nounou qu’il connaît). Mais elle peut également apparaître quand vous quittez la pièce où se trouve votre enfant, ou au moment du coucher, et survenir aussi pendant la nuit – ce qui déclenche des réveils nocturnes.
Bon à savoir : parfois, l’angoisse de séparation peut survenir chez le bébé quand il est confié par sa maman ou son papa à l’autre parent. Il a alors du mal à se séparer du parent qui s’est le plus occupé de lui durant sa première année de vie. C’est souvent dur à vivre pour le parent qui se sent rejeté, mais n’ayez pas d’inquiétudes si vous êtes concerné par cette situation : c’est un phénomène normal et fréquent qui disparaîtra avec le temps.
L’angoisse de séparation apparaît généralement vers l’âge de 8 mois (5/6 mois chez certains bébés). Selon plusieurs professionnels de santé, le phénomène atteint une intensité maximale entre 10 et 18 mois, puis disparaît progressivement vers 2 ans. Toutefois, il n’est pas rare que des enfants de 3 ans passent encore par des épisodes anxieux au moment de se séparer de leurs parents, notamment quand ils entrent à l’école maternelle.
À cet âge-là, l’angoisse de séparation peut parfois aussi refaire surface lorsque des événements perturbent les habitudes de vie de l’enfant (déménagement, arrivée d’un petit frère, absence prolongée d’un parent). Les courts moments de séparation lui provoquent alors plus d’anxiété que d’habitude.
À noter : si un enfant de plus de 3 ans (ou 4 ans selon les enfants) continue d’avoir de grandes difficultés à se séparer de ses parents, il peut s’agir d’une manifestation plus sévère nommée le trouble d’anxiété de séparation (on vous explique plus bas de quoi il s’agit).
Chez un nourrisson ou un jeune enfant, les symptômes de l’angoisse de séparation sont relativement faciles à identifier:
L’angoisse de séparation n’est pas vécue avec la même intensité par tous les enfants. Certains paraissent juste inquiets et sanglotent légèrement, tandis que d’autres semblent submergés par leurs émotions. Mais encore une fois, même si votre bout de chou réagit excessivement, inutile de vous inquiéter : ces épisodes d’angoisse font partie du développement du jeune enfant. De plus, si vous-même avez de l’anxiété au moment de la séparation, le bébé peut le ressentir et son angoisse n’en sera que plus forte. Il est donc important de rester calme et rassurant pour éviter de rentrer dans un cercle vicieux.
S’il n’existe pas de remède miracle à l’angoisse de séparation, il est toutefois possible d’atténuer la peur et l’anxiété ressenties par le bébé au moment de vous quitter.
Pour que la première séparation soit moins difficile à vivre, commencez par passer quelques moments de convivialité avec votre enfant et les personnes qui le garderont. S’il s’agit des grands-parents, habituez votre enfant à leur compagnie pour qu’il comprenne que ce sont des gens familiers. En effet, vers 6/8 mois, le nourrisson ressent ce que les professionnels de santé nomment la peur de l’étranger (un sentiment qui peut accroître l’angoisse de la séparation). Si vous devez le confier à une assistante maternelle, proposez une période d’adaptation où vous serez présents (quelques heures si possible). Cela rassurera l’enfant. La plupart des crèches proposent d’ailleurs des périodes d’adaptation avec enfants et parents pour que la séparation se fasse plus facilement. Si vous faites venir une baby-sitter chez vous, vous pouvez aussi lui dire de venir 15 ou 20 minutes avant l’heure du départ pour jouer avec votre enfant pendant que vous vous préparez. Cette manière de procéder facilite souvent la transition avant une séparation.
Pour faciliter les choses, allez-y en douceur dans un premier temps. Les premières fois, confiez l’enfant une petite heure seulement (à la crèche, à la nounou ou aux grands-parents), puis allongez de manière progressive la durée des séparations. Votre bout de chou s’habituera ainsi peu à peu à vos absences.
Bien sûr, il est indispensable de prendre en compte la peur de votre enfant, et de le rassurer avec bienveillance, sans minimiser ce qu’il ressent. Mais vous devez aussi lui faire comprendre que vous avez confiance en la personne à qui vous le confiez, et que vous n’êtes vous-même pas angoissé. Il est donc important de ne pas vous éterniser lors des au revoir. Soyez à la fois tendre et ferme au moment de le quitter, et restez calme et souriant face à lui pour lui faire comprendre que tout va bien se passer. Découvrez à cette occasion comment bien réagir face à un bébé qui pleure.
Pour rassurer votre enfant, vous pouvez lui dire ce que vous allez faire quand vous ne serez pas avec lui. Son angoisse étant liée à son incapacité à vous représenter quand il ne vous voit pas, expliquez-lui votre programme, si possible en lui parlant de lieux ou de personnes qu’il connaît déjà. Vous pouvez aussi lui décrire ce que vous ferez ensemble une fois que vous le récupérerez (« dès que je reviens, on part faire de la balançoire au parc ! », par exemple). Ces détails pourront l’aider à mieux visualiser les choses, et enlèveront un peu de mystère à votre « disparition » temporaire.
Pour que votre enfant comprenne que les séparations ne sont pas définitives, essayez d’établir des routines de séparation. Faites-le garder aux mêmes horaires, par les mêmes personnes et au même endroit si possible. Il s’habituera ainsi plus facilement à la situation.
Si l’angoisse de séparation survient lorsque vous changez de pièce (bébé est en sécurité dans son parc de jeu et vous allez à la cuisine, par exemple), une technique est souvent efficace pour rassurer l’enfant : continuer à lui parler. En entendant votre voix, il va peu à peu comprendre que vous n’avez pas disparu, et que vous pouvez être là pour lui même quand vous n’êtes pas présent dans la pièce.
Il peut aussi être conseillé de donner à votre petit bout un doudou, ou un objet qui a votre odeur, comme une écharpe, par exemple. Cela pourra le rassurer au moment de la séparation.
Si, malgré les différentes démarches mises en place, vous ne constatez pas d’amélioration après plusieurs semaines, prenez conseil auprès de votre pédiatre ou d’un professionnel de santé pour faire le point sur la situation.
Dans la plupart des cas, l’angoisse devient peu à peu moins intense, puis finit par disparaître vers l’âge de 2 ans (comme mentionné plus haut, elle peut revenir par moment, mais ne durera pas dans le temps). Toutefois, chez certains enfants, l’angoisse peut persister, y compris quand ils ont atteint l’âge de 3 ou 4 ans. Il peut alors s’agir du trouble de l’anxiété de séparation.
Relativement rare, ce trouble peut faire suite à une simple angoisse de séparation, ou apparaître quelques années plus tard (vers 6, 7 ou 8 ans, mais aussi à l’adolescence sous d’autres formes). Généralement, il est diagnostiqué par le médecin lorsque la période d’anxiété dure plus de 4 semaines et bouleverse la vie de l’enfant (l’enfant a du mal à être scolarisé, à participer à des activités hors du cadre familial et refuse les interactions avec les autres quand ses parents ne sont pas présents).
Vous avez des interrogations sur les réactions de votre enfant au moment des séparations ? Parlez-en à votre pédiatre ou à un professionnel de santé pour obtenir des conseils et avoir des informations supplémentaires sur l’angoisse de séparation et le trouble d’anxiété de séparation.
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